Si officiellement l’esclavage était interdit, le "travail forcé" était lui légal dans les années 20. Voilà qui aide à comprendre les lenteurs de l’Assemblée nationale constituante à la Libération. Spanische Zwangsarbeiter im Zweiten Weltkrieg, LULU PRESS 2021; Exposition: Frontières en béton, NAVARRA 2021 Bien distinguer la fiabilité d’un document, son objectivité. Le travail forcé… À l’exception des anciennes colonies esclavagistes, le travail forcé a été officialisé dans les colonies françaises, de 1900 à 1946. Cette approche évacue unilatéralement l'essence du travail forcé, c'est-à-dire l'exercice d'une contrainte extra-économique pour mettre au travail un individu. Activité 1 : Compléter un organigramme à partir de plusieurs documents. La peine de travaux forcés est encore en vigueur dans certains pays. La peine de travaux forcés est une peine de détention assortie de travail obligatoire qui peut être infligée aux individus condamnés à l'emprisonnement pour des crimes ou des délits. 152 millions d’enfants sont contraints de travailler, dont la moitié environ dans les pires formes de travail, principalement les travaux dangereux. Ils ne touchent aucun salaire et doivent être nourris par les populations des villages qu’ils traversent. Vérifiez ici si vous ne devez pas vous ré-inscrire. Michel Midi avec le chercheur Johan Hoebeke. Ce n’est qu’en 1946 que le travail forcé sera interdit dans les colonies françaises, espagnoles et portugaises. Dans l’empire colonial français, le travail forcé s’est développé légalement avec la généralisation du Code de l’indigénat à partir de 1887. Bilan de cet “exploit”, réputé témoigner de la glorieuse « mise en valeur » du Congo français : 17000 morts « indigènes » pour la réalisation des 140 premiers kilomètres et un taux de mortalité sur ce chantier de 57% en 1928. Il convient donc d’étudier les mesures intervenant en droit du travail pour pallier, dans les colonies françaises, les conséquences de cette rupture de l’équilibre de l’économie politique coloniale à … Usant d’une anaphore qui lui a permis de brosser un tableau précis des pratiques coloniales, il déclarait : « il faut avoir vu ces travailleurs usés, squelettiques, couverts de plaies, dans les ambulances ou sur les chantiers ; il faut avoir vu ces milliers d’hommes rassemblés pour le recrutement, tremblant de tout leur corps au passage du médecin chargé de la visite ; il faut avoir assisté à ces fuites éperdues (…) vers la brousse ; (…) il faut avoir vu ces théories d’hommes, de femmes, de filles, défiler silencieusement, le front plissé, le long des chemins, qui mènent au chantier. En raison de « l’effort de guerre », les représentants de la France libre, rassemblés dans la capitale du Congo français, décident de prolonger le travail forcé pour une durée de cinq ans ! L’esclavage, fondé sur la suprématie raciale du maître « blanc » par rapport à l’esclave « noir » a été légal et officiellement encouragé dans les colonies françaises de 1642 à 1848. Publication: Le travail forcé dans les colonies françaises, LES INDES SAVANTES 2021; Publication: Les camps de travail sous Vichy, LES INDES SAVANTES 2021; Veröffentlichung: ROTSPANIER. La loi Houphoüet-Boigny, signé le 11 avril 1946, apparaît dans les esprits comme une rupture légale fondamentale qui voit le travail forcé disparaître dans les colonies françaises en Afrique. Cette "deuxième" portion du contingent était celle qu,i mobilisée pour être soldat, était en fait utilisée pour des travaux. Stupéfiante régression et grand retour du roman national. De même les résistants prestigieux qui, à partir du 30 janvier 1944, se réunissent à Brazzaville pour définir la politique à mettre en œuvre dans les territoires d’outre-mer. Le travail forcé dans les colonies françaises Objectif méthodologique - Travail sur la présentation des documents: réfléchir sur le statut des documents en fonction de leurs auteurs, de leur contexte de création. Le Code de l'indigénat fut adopté le 28 juin 1881. ... Politique française (4) Loi du 11 avril 1946 interdisant le "travail forcé" dans les territoires d'outre mer. Dossier pédagogique qui propose d’étudier le travail forcé dans les colonies françaises comme exemple de réalités de l’empire colonial. Il s'agit d'un long voyage durant trois à six semaines où le taux de mortalité s'élevait à environ 15%. (…) L’indigène ne peut plus comprendre ni admettre ce servage, cent cinquante après la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et cent ans après l’abolition de l’esclavage. C'est cette définition qui a permis à la conférence de Genève de 1930 de repérer cinq formes de travail forcé en vigueur dans les colonies. Dans l'empire colonial français, le travail forcé s'est développé légalement avec la généralisation du Code de l'indigénat à partir de 1887. Le train est construit de 1921 à 1934. recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Le travailleur forcé, lui, reste libre en droit. Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies françaises (XIX-début XXe) Bibliographie : • Historiens et géographes, Dossier : Histoire du monde du travail, N° 438, mai-juin 2017. Le chef de village africain recevait une récompense financière pour le service rendu, l’incitant à fournir le nombre d’ouvriers demandés. Réformé mais jamais véritablement supprimé, le travail forcé a ainsi perduré sous la Troisième République, le régime de Vichy et dans les colonies passées aux côtés de la France libre. Commencé au XVIe siècle, il a connu une évolution très contrastée selon les époques, aussi bien par son étendue que par sa population ou sa richesse. – Michel Midi avec Emmanuel Wathelet, La Commune de Paris, la banque et la dette, Beaucoup de morts du Covid-19 «auraient pu être évitées»: Michel Collon dénonce à son tour «l’arrogance» occidentale, Frédéric Taddeï interroge Michel Collon sur son enquête consacrée à la crise covid, Bilan 2020 : Michel Collon répond aux questions – Michel Midi, Le vaccin, oui ou non? Si officiellement l’esclavage était interdit, le "travail forcé" était lui légal dans les années 20. Tout au long du e siècle, l’instixix - Non, le ministre des Colonies, André Maginot, dans une déclaration faite devant une commission ad hoc de la Chambre des députés. En métropole, ils n’ont de cesse de dénoncer le Service du travail obligatoire (STO) établi par les autorités de Vichy le 16 février 1943 ; dans les colonies, ils trouvent normal d’imposer aux « indigènes » de vingt à vingt-cinq ans reconnus aptes, mais non incorporés à l’armée, un Service obligatoire du travail (SOT). La construction de ce train Congo-Océan, dont on dit qu’il coûta la vie à un travailleur par traverse, est le symbole de l’emploi d’une main d’œuvre gratuite, réquisitionnée dans le cadre du travail forcé, autorisé dans les colonies. Ce travail pouvait prendre plusieurs formes... qui revenaient toutes à utiliser de la main d'œuvre non payée ou quasi pas payée. Dans les colonies, les indigènes sont soumis le plus souvent au travail forcé dans les mines ou dans les champs. La voie de chermin de fer est finalement construite, mais au prix de plusieurs milliers de victimes travaillant dans les conditions abominables décrites par Albert Londres. Il y avait "la réquisition, la prestation (rétablissement pour les Africains de la corvée abolie par la Révolution), la main d’œuvre pénale, l’obligation de cultiver, la deuxième portion du contingent", précise Une autre histoire. (Gallica / BNF). Le travail forcé dans les colonies françaises ... 11:44. Le développement des colonies françaises est fréquemment passé par le travail forcé, dans des conditions qui ont entraîné la mort de milliers de travailleurs. : Pero LeMaitre fue capturado y sentenciado a trabajos forzados en las colonias. Chaque matin à 7h30, recevez l'actu du jour dans votre boîte mail. Lempire colonial français désigne l'ensemble des colonies, protectorats, territoires sous mandat et territoires ayant été sous tutelle, gouvernés ou administrés par la France. Son héritier et successeur n’est autre que le groupe bien connu aujourd’hui sous le nom de SPIE-Batignolles. Et d'ajouter : "La question commence à se poser sérieusement de savoir s’il n’est pas préférable de ne pas avoir de routes, mais de conserver une population valide susceptible de mettre Madagascar en valeur. Pour exercer vos droits, Le travail forcé a duré jusqu'en 1946 dans l'Afrique coloniale française, Houphouët-Boigny supprime le travail forcé, écrivent 51 colons de Madagascar au gouverneur Gallieni. le travail dans les plantations de la Martinique, 80 000 à la Guadeloupe et 13 000 en Guyane. L'écrivain André Gide publie lui aussi dans la NRF (Nouvelle Revue Française) deux textes, Voyage au Congo (1927) et Retour du Tchad (1928), qui suscitent de vives polémiques, jusqu’à la Chambre des députés où un parlementaire veut attirer "l'attention sur la situation pitoyable des travailleurs dans les colonies, notamment sur le chemin de fer de Brazzaville, où le recrutement se fait par contrainte". Inaugurée par le général de Gaulle, cette conférence doit prendre une décision relativement à cette forme particulière de labeur. Essentiel. Dans un premier temps, une vision européenne du travail est progressivement imposée dans les territoires colonisés. Réformé mais jamais véritablement supprimé, le travail forcé a ainsi perduré sous la Troisième République, le régime de Vichy et dans les colonies passées aux côtés de la France libre. Joli tableau, n’est-il pas, de la très glorieuse colonisation française toujours présentée, par de nombreux contemporains, comme une entreprise généreuse destinée à apporter la civilisation aux peuples qui en ignoraient jusque-là les bienfaits. Ainsi fut construit, par exemple, le chemin de fer destiné à relier Brazzaville à Pointe-Noire, sur la côte atlantique. A preuve, les orientations soutenues par Félix Éboué, gouverneur général de l’Afrique équatoriale française, pendant la Seconde Guerre mondiale. D’abord par le passage de l’impôt en argent à l’impôt en travail ; ensuite par la nécessité publique des grands travaux, gourmands en main d’oeuvre. L'un des premiers labeurs imposés aux habitants des colonies d'Afrique de l'Ouest fut le portage. : En 1835 se suprimieron los institutos religiosos en las colonias portuguesas y sus propiedades fueron incautadas. Mais ces rétributions restent tellement en dessous de la valeur du travail fourni, qu’on ne peut appeler cela un salaire. Mentions légales et Charte de confidentialité. Décrite dans cette page donnant des arguments à charge Issue d’un site très critique sur les aspects négatifs de l’action de la France vis à vis de ses provinces périphériques. Le travail force en Afrique occidentale française (1900-1946) Babacar Fall 1 Dans la première moitié du XXe siècle, la question sociale en Afrique Occidentale Française (A.O.F.) Histoire du droit du travail dans les colonies françaises (1848-1960) Jean-Pierre Le Crom, Philippe Auvergnon, Katia Barragan, Dominique Blonz-Colombo, Marc Boninchi, Ariane Clément, Stéphanie Couderc-Morandeau, Delphine Connes, Bruno Dubois, Augustin Emane, et al. Ma LeMaitre venne preso e condannato ai lavori forzati nelle colonie. Ils n’hésitent pas à se dire amis de la connaissance et de la vérité ; sur ces sujets, comme sur beaucoup d’autres, ils ne sont que de vulgaires idéologues qui traitent les faits établis en chiens crevés. Dans le principe, le travail forcé sera justifié par la troisième République française de deux façons. Dans l'empire colonial français, le travail forcé s'est développé légalement avec la généralisation du Code de l'indigénat à partir de 1887. On a appelé ces hommes les "tirailleurs-la-pelle"... Parfois, la dureté des conditions de travail et ses conséquences sur la population sont si importantes que même les colons s'inquiètent. A preuve, les orientations soutenues par Félix Eboué, gouverneur général de l’Afrique équatoriale française, pendant la Seconde Guerre mondiale. Nul doute, les descendants de ceux qui sont morts à l’époque apprécieront la délicatesse de ces propos. Dans une tribune publiée par « Le Monde », le 11 avril 2019, intitulée « Le travail forcé colonial dans l’empire français doit être reconnu comme un crime contre l’humanité », Olivier Le Cour Grandmaison, politiste, et Aminata Traoré, ancienne ministre de la culture malienne, rappellent l’extraordinaire brutalité des grandes compagnies et de l’administration coloniale dans l’empire français. "L’esclave est le bien de son maître. Journal "La presse coloniale illustrée", octobre 1925. Le travailleur forcé, lui, reste libre en droit. Une réalité largement répandue. Le développement du travail forcé a suivi les étapes de la colonisation. Un anticolonialiste farouche ? « L’exploitation [coloniale] a été perpétrée si souvent (…) avec une telle cruauté, par l’homme blanc sur les populations arriérées du monde, qu’on fait preuve (…) d’une insensibilité totale si on ne lui accorde pas la place d’honneur chaque fois que l’on parle du problème colonial. "L’administration prévoyait le nombre de travailleurs dont elle avait besoin pour l’année à venir, puis elle envoyait des miliciens armés dans les villages. est restée dominée par le régime du travail forcé, reflet de Qui a livré ce dernier chiffre ? La mise en place progressive du travail forcé dans les colonies françaises apparaît alors comme le résultat de deux dynamiques conjointes. Elle a atteint ces derniers mois une proportion si grande, qu’on peut prévoir à brève échéance que la population, même la plus valide des hauts plateaux, sera tellement réduite, que les colons ne pourront plus rien entreprendre", écrivent 51 colons de Madagascar au gouverneur Gallieni en 1900. Au début du 20e siècle, le travail est rationalisé à l'extrême avec des techniques comme le taylorisme : travail à la chaîne, gestes répétitifs et chronométrés. En 1835, les instituts religieux ont été supprimés dans les colonies portugaises et leurs biens saisis. Comme sur le chantier du train Congo … Souvent présenté comme un grand humaniste, qui a toujours défendu les droits de l’homme, Éboué, comme la majorité de ses pairs, ne s’est jamais prononcé dans ses écrits pour l’abolition immédiate du travail forcé. Alliance 8.7: Pour un monde sans travail forcé, sans esclavage moderne, sans traite des êtres humains ni travail des enfants. En 2013, Jean Monville, ancien PDG de ce groupe, rappelait benoîtement « la fierté de ce qu’on avait fait dans le passé, de notre professionnalisme et de notre engagement dans nos “aventures” d’outre-mer ». Synthèse du rapport “Histoire du travail dans les colonies françaises (1848-1960)” Convention avec la Mission Droit et Justice n° 213.09.11.06 Le rapport de recherche dont la synthèse est présentée ici est le fruit d’une recherche collective En dépit de ses protestations, exprimées dès 1943 alors qu’elle a rejoint la Direction de l’Intérieur de la France libre dans la capitale du Royaume-Uni, S. Weil n’a pas été entendue. Il existe certes des formes de compensation : on donne par exemple au travailleur du sel ou du tissu. Bernard SALVAING. travail forcé a duré jusqu'en 1946 dans l'Afrique coloniale française Le développement des colonies françaises est fréquemment passé par le travail forcé, dans des conditions qui ont entraîné la mort de milliers de travailleurs. Cela dit, dans les faits, les travailleurs forcés sont réquisitionnés et maintenus au travail sous la contrainte. Source : Le Blog d’Olivier Lecour Grandmaison, « Assange, un traitre pour les uns »… Ou la neutralité partiale des médias, 3 questions à John Catalinotto sur l’invasion du Capitole, La chasse aux clandestins de la 3ème République agonisante, Vous m’avez fait le don infiniment précieux de la pauvreté, Musée de Tervuren : La Belgique rattrapée par son passé colonial, Ouïghours, Amnesty ou la Chine : qui ment ? Travail forcé dans les colonies européennes. ». Activité 1 : Compléter un organigramme à partir de plusieurs documents. L'utilisation du travail forcé fut cependant progressivement contrôlé, réglementé et encadré au fil des ans, des responsables locaux ou de la couleur des gouvernements parisiens. Légitimé et défendu, sous la Troisième République, par de nombreux hommes politiques, juristes et professeurs d’université notamment, le travail forcé a, sous différentes formes, été la règle dans les possessions françaises jusqu’à son abolition tardive le 11 avril 1946. Quelques jours auparavant, ce député était intervenu à la tribune pour dénoncer la situation des « indigènes » toujours soumis à des formes exceptionnelles et particulièrement brutales d’exploitation. "Vous êtes, comme nous tous, au courant de la mortalité effrayante qui frappe les prestataires employés à la construction des routes de Tananarive-Tamatave, Tananarive-Majunga. Dans les années 20, le journaliste Albert Londres n’est pas le seul à le dénoncer. Réformé mais jamais véritablement supprimé, le travail forcé a ainsi perduré sous la Troisième République, le régime de Vichy et dans les colonies passées aux côtés de la France libre. Cela dit, dans les faits, les travailleurs forcés sont réquisitionnés et maintenus au travail sous la contrainte. L’entreprise chargée des travaux ? Même si elle a été souvent modifiée ou encadrée, la possibilité du recours au travail forcé est restée force de loi jusqu'à 1946 où ce code – "honteuse survivance des premiers temps de la colonisation" (journal Ce Soir du 27 décembre 1945) – est aboli avant d'être supprimé par une loi portée par Félix Houphouët-Boigny. À LIRE AUSSI Ghana : quand la … Cette proposition inclut le retrait temporaire en cas d'esclavage ou de travail forcé . France Télévisions utilise votre adresse email afin de vous adresser des newsletters. Mais LeMaître a été arrêté et condamné au travail forcé dans les colonies. A preuve, les orientations soutenues par Félix Éboué, gouverneur général de l’Afrique équatoriale française, pendant la Seconde Guerre mondiale. Une histoire moins connue est cependant celle du travail forcé, qui, dans les colonies, s'inscrit dans l'histoire post-esclavagiste. En Afrique française subsaharienne, au xxe siècle, si les diverses formes de travail forcé sont détournées à maintes reprises au bénéfice des colons – en particulier à Madagascar – elles sont avant tout exercées au bénéfice de l’État colonial. Près de 24.9 millions de personnes dans le monde sont victimes du travail forcé. : Mais LeMaître a été arrêté et condamné au travail forcé dans les colonies. (DR). Subtilité des sigles et triomphe du relativisme politico-juridique. Cette sinistre réécriture de l’histoire prospère avec la caution de quelques faiseurs de livres – A. Finkielkraut, P. Bruckner et E. Zemmour, notamment – qui prennent leur ignorance et leurs audaces prétendues pour de brillantes découvertes. La progression dans les terres des colons nécessite du matériel transporté à dos d'hommes réquisitionnés, avec des coûts humains importants. Il s'agissait de trouver la main d'œuvre nécessaire pour les grands chantiers, ponts, ports, routes, chemins de fer, etc. ", ONU : Libye, Niger et Zimbabwe récupèrent leur droit de vote après paiement de dettes, Réchauffement climatique : les tourbières du Congo, un piège à carbone à protéger, Congo Belge : les enfants de la colonisation demandent justice, Un braconnier d’éléphants condamné à 30 ans de travaux forcés au Congo. Audaces intellectuelles ? Deux ans avant, naissait Antoine Madounou, professeur d’histoire à … "Dans les premiers temps de la colonisation, le recours au travail forcé fut massif. A mesure que la colonisation avance, on réquisitionne des hommes dans les villages, en privilégiant les plus vigoureux", explique Elikia M’Bokolo. Demeurent de pauvres écholalies qui réhabilitent un discours impérial-républicain forgé sous la Troisième République. Les plus jeunes d’entre eux étaient capturés au lasso", raconte l'historien congolais Antonin Madounou dans Afrik. Puis c'est en 1887 que le gouvernement français l'imposa à l'ensemble de ses colonies. Comme sur le chantier du train Congo-Océan. En effet, les hommes et les femmes visés ne sont pas des individus condamnés à une peine privative de liberté prononcée par un tribunal, à laquelle viendrait s’ajouter celle des travaux forcés ; cette obligation concerne les populations civiles de l’empire dont les membres sont « sujets indigènes », soit l’écrasante majorité des individus. Au départ "il s’agit de travaux d’utilité publique : il faut construire des routes et des équipements, porter les affaires des troupes et des administrations coloniales qui conquièrent de nouveaux espaces. "Dix-sept mille morts, sous les coups de la meute hystérique des contremaîtres européens et de leurs tirailleurs sénégalais, eux-mêmes exténués par les épidémies", écrivait Albert Londres dans son livre Terre d’Ebène paru en 1929 sur l’Afrique coloniale, et notamment sur le travail forcé utilisé pour la construction du train Congo-Océan. Et, bien sûr, les travailleurs forcés, comme les esclaves, sont encadrés par des forces de l’ordre, des milices africaines recrutées sur le territoire même et commandées par des Européens", explique l'historien congolais Elikia M’Bokolo dans la revue Histoire. La Société de construction des Batignolles dont la prospérité est en partie liée aux nombreux contrats remportés dans les possessions françaises. Le 11 avril 1946, après de nombreux atermoiements, l’Assemblée nationale constituante votait enfin la proposition de loi de Félix Houphouët-Boigny tendant à la suppression « immédiate » du travail forcé dans les colonies françaises. Les populations furent bien souvent victimes de razzias, capturées parfois au lasso, et déportées dans certains cas sur des centaines, voire des milliers de kilomètres", rapporte l'historienne Catherine Coquery-Vidrovitch. Il y a 170 ans, l'esclavage était officiellement aboli dans les colonies et possessions françaises. "L’esclave est le bien de son maître. Précision essentielle : ce travail forcé – tâches de construction, transport de marchandises, entretien des agglomérations… – est imposé de façon autoritaire et souvent violente aux autochtones qui n’ont commis ni crime ni délit. De là ces indignations sélectives et hexagonales cependant que dans les possessions ultra-marines la condamnation cède le pas à l’acceptation. Rares sont ceux qui, comme la philosophe Simone Weil, ont dénoncé « les déportations massives » des « indigènes » et le recours meurtrier au travail forcé en Afrique française et en Indochine. Les possessions coloniales ont connu différents statuts et modes d'exploitation ; des colonies antillaises … Tout comme André Gide et Albert Londres une quinzaine d’années auparavant. CONDITIONS DE VIE ET DE TRAVAIL DANS LES COLONIES Intro : la traite : La dernière étape de la traite est la plus importante : la traversée. Les responsables de la construction vont réquisitionner celle-ci jusqu'au Tchad. Les difficultés du chantier nécessitent une abondante main d'œuvre. ». • M. Margairaz, M. Pigenet, Le prix du travail, France et espaces coloniaux, XIX-XXe siècle, Edition de la Sorbonne, 2019. (Le Monde, 21 mai 2013). Lire l'article > Présentation : Dossier pédagogique qui propose d’étudier le travail forcé dans les colonies françaises comme exemple de réalités de l’empire colonial. Rares sont ceux qui, comme la philosophe Simone Weil, ont dénoncé « les déportations massives » des « indigènes » et le recours meurtrier au travail forcé en Afrique française et en Indochine. Légitimé et défendu, sous la Troisième République, par de nombreux hommes politiques, juristes et professeurs d’université notamment, le travail forcé a, sous différentes formes, été la règle dans les possessions françaises jusqu’à son abolition tardive le 11 avril 1946. Quand un "cercle de feu" traverse le ciel africain... Soyez alerté(e) en temps réel avec l'application franceinfo : Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.